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Photo du rédacteurJeanne Roy

La confiance, un tremplin pour sauter dans la vie!

Pour survivre, un enfant doit développer un lien d’attachement avec ses parents ou autres adultes qui s’occupent de lui. C’est une exigence de la nature humaine.


Pour grandir avec tout son potentiel (sans anxiété, sans dépendance, sans agressivité), l’enfant a besoin de se lier en toute espérance. C’est fondamental pour la création d’un lien d’attachement sécurisant.


Pour ce, il est nécessaire qu’il se sente en sécurité (Protection), qu’il se sente vu et compris (Attention) et qu’il se sente apaisé (Réconfort). Protection, Attention, Réconfort sont des ingrédients relationnels essentiels pour que naisse la Confiance. Les premières lettres de ces mots forment l’acronyme PARC*


Aujourd’hui, je présente la dernière lettre. Celle qui est possible grâce aux trois premières : une interdépendance bénéfique. C pour confiance.


La confiance se construit tout au long de l’enfance et de l’adolescence. Elle se tisse au gré de la relation avec un adulte fiable : celui qui répond présent quand l’enfant a besoin ou éprouve des difficultés. En faisant l’expérience répétée de la fiabilité, la structure du cerveau de l’enfant se modifie et devient progressivement intégré, permettant une régulation efficace du corps et des émotions.

Ce qui était au départ un ensemble d’interactions de protection, d’attention et de réconfort avec un parent, devient un ensemble de connexions neuronales qui installe le sentiment de sécurité et la confiance en soi. N’est-ce pas génial?


Pourtant, il y a encore une certaine méfiance quant au bien-fondé de donner un soutien émotionnel et une présence attentionnée. Par exemple, une petite fille de 3 ans tape son frère nouveau-né. La réponse automatique est de la punir. L’idée de la réconforter n’est pas une option, de peur qu’elle devienne agressive ou méchante.


Si nous prenons le temps de voir ce qui se passe; la petite fille signifie à l’adulte qu’elle a un besoin non-répondu. En allant à la recherche de ce besoin et en y apportant une réponse, les tapes vont cesser. La règle que chacun doit se sentir en sécurité dans la famille et qu’elle ne peut faire mal à son frère va alors avoir du sens pour elle. Son besoin d’attention a été entendu, le stress est disparu et elle se sent rassurée.

Elle est vue et comprise et elle peut donc continuer à jouer et à apprendre plein de choses. Le sentiment de sécurité se consolide. Elle devient de plus en plus sûre d’elle.


Une autre réticence est la peur de fragiliser l’enfant si l’adulte offre le PARC. « Le monde est cruel et c’est mon travail comme parent d’endurcir mon enfant. Je veux le préparer à l’affronter ». Il faut être dur avec lui pour qu’il soit fort. Cette conception a la couenne dure même si elle n’est appuyée sur aucune preuve scientifique.


La crainte de gâter l’enfant fait partie des raisons évoquées pour se centrer uniquement sur son comportement. Se peut-il qu’il y ait confusion entre désirs et besoins? Les désirs ne sont pas fondamentaux (même s’ils sont une source de motivation) alors que les besoins sont essentiels au bien-être. Gâter un enfant, c’est lui acheter tout ce qu’il veut et le laisser faire tout ce qu’il veut. Cela le rend effectivement vulnérable et lui apporte une grande insécurité. Répondre à ses besoins sécurise l’enfant.


Enfin, il y a aussi la croyance que réconforter l’enfant va l’amener à se voir tout puissant : « il va me monter sur la tête. Il faut qu’il voie que c’est moi l’autorité et je dois être sévère. » Le réconfort n’est pas vu comme un soutien, un secours à l’enfant, une main tendue mais comme une manière d’engendrer « l’enfant roi » !


Si ces idées étaient vraies, comment expliquer alors que bon nombre d’adultes et d’adolescents (des anciens enfants) mentionnent avoir peu ou pas confiance en eux. Et si ces idées étaient vraiment bonnes, comment expliquer qu'un grand nombre d'anciens enfants souffrent d’anxiété?


Offrir le PARC aux enfants permet à l’adulte de sortir des sentiers battus, de se réinventer. Évidemment, toute nouveauté entraîne un certain déséquilibre mais vivre sans innover entraîne la sclérose. Il me semble que le choix est simple. En plus, en mettant en œuvre le PARC, l’adulte se met dans des dispositions d’écouter davantage ses propres émotions et besoins. Il grandit lui aussi.


La confiance en soi vient d’abord de la confiance que l’enfant développe envers son parent. Confiance en l’autre et puis confiance en soi, c’est le fil conducteur de l’attachement qui sécurise.


Créer le PARC, cet espace naturel du lien d’attachement sécurisant est souhaitable et possible. Ainsi, construisons un environnement sain pour une écologie humaine épanouie!


 

*L’acronyme PARC n’est pas mon idée. J’aurais tellement aimé que ça vienne de moi. Mais non, elle est tirée de ce livre :

Siegel, Daniel J. et Payne Bryson, Tina. L’attachement : Comment créer ce lien qui donne confiance à votre enfant pour la vie. Pour plus d’infos : Médiagraphie, section Attachement

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