Les neurosciences affectives et sociales nous apprennent que les relations empreintes d’affection, de tendresse, de plaisir partagé et de compréhension libèrent de l’ocytocine.
Cette hormone, qui est aussi un neurotransmetteur, est un puissant anxiolytique. Elle diminue le stress, les réactions de peur et permet de se sentir en confiance. Selon l’étude de Uvnäs-Moberg (2005), les personnes qui vivent des relations imprégnées de tendresse possèdent une bonne santé physique et psychologique.
L’ocytocine est en quelque sorte une « femme-orchestre ».
Par ses mouvements chimiques et sanguins, elle invite d’autres hormones à venir jouer. La dopamine, instrument de la motivation, de l’attention et de la mémoire, fait vibrer les notes du plaisir d’apprendre. La sérotine, instrument qui régule le sommeil, l’humeur, l’appétit, la température, favorise le rythme régulier, la mélodie des fonctions de base. Les endorphines, instruments qui mettent en sourdine la douleur, qui augmentent le sentiment de sécurité, apportent la musique des sensations de bien-être.
Les câlins font partie des contacts qui font du bien. Câliner veut dire dorloter en cajolant. Les câlins sont porteurs d’ocytocine et contribuent donc à notre santé. Les scientifiques s’y intéressent de plus en plus. Dans certains hôpitaux, des infirmières reçoivent un entraînement spécial-câlins pour couver les bébés prématurés, leur permettant ainsi de rattraper peu à peu leur retard de croissance.
Les bienfaits du câlin sont nombreux. En voici quelques exemples : apaise les tensions, sèche les larmes, aide à surmonter la peur, permet de construire l’estime de soi (je suis si spéciale que l’autre me tend les bras), régule l’appétit (les câlins nourrissent aussi) et ralentit les effets du vieillissement.
Il y a différents types de câlins et nous pouvons même en inventer. Les câlins du type : « veux-tu m’accorder ce câlin » est très apprécié car il se fait dans la réciprocité. Le câlin « joue contre joue » est un câlin gentil et doux. Il peut se faire debout ou assis. Il y a le câlin « sandwich » qui est très agréable pour la personne du milieu, surtout si elle est la plus petite. Parents et enfant profitent de ce câlin car ils sont tous collés ensemble. Enfin, il y a le langage des câlins, par lequel les mots sont inutiles. Par exemple : le langage/sécurité - viens dans mes bras pour éloigner les cauchemars; le langage/ « je te comprends » - viens dans mes bras pour consoler ta peine.
Les mots et les regards doux, les caresses, les baisers, la main sur l’épaule, tous ces gestes tendres libèrent de l’ocytocine, comme le font aussi les rires en écho, les câlins variés, une ambiance chaleureuse, une conversation agréable, l’évocation de personnes que nous chérissons. C’est simple et à la portée de toutes et tous.
Pour la nouvelle année, je nous souhaite plein de musique orchestrée par l’ocytocine et plein de bulles affectives.
Références : Gueguen, Catherine. Pour une enfance heureuse : repenser l'éducation à la lumière des dernières découvertes sur le cerveau et Keating, Kathleen. Le petit livre des gros câlins, duquel est tirée l’illustration du câlin « sandwich ». Pour plus d’infos : Médiagraphie, section Neurosciences affectives et sociales et section Un temps de complicité : lecture pour parent et enfant
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